Si t'étais un tableau

Publié le par laurent fournier

Sûrement pas une aquarelle, trop mêlée à la matière

Trop liquide, pas assez de consistance

Non plus à l’huile, pas assez aérien

Trop encré dans l’âge, sévèrement sérieux

Si t’étais un tableau, tu serais une toile

Sans cadre, ni ajout

Sans attache

Un voile moulé aux vents

Entre ondulation et tension

Un éclat de lumière dans une rétine passagère

Une éternelle sensation dans l’encadré d’une position

Transport du temps d’une modernité à l’autre

Si t’étais une Toile

Elle s’offrirait aux nouveaux procédés

Comme on s’offre un nouveau monde

L’huile mélangée au pigment broyé

Synthèse des essentiels

La juste mesure d’une démesure

Tu serais donc le tableau à exister

Le coup de pinceauparfait

Prolongé dans la synapse, achevé dans le neurone

Un lien entre dehors et dedans.

 

Les styles passent et trépassent

Les jours nous assiègent

Les années nous piègent

Les siècles nous encerclent

Mais l’art nous humanise.

La caverne revient

Dans le trait primal et primaire

Celui qu’on pense peu, mais qui nous panse bien

Caché dans les recoins du soi, dans les replis de nos plis

Dans l’artiste,

Cette ligne prisonnière de la matière

Se libère dans la pupille altière, offerte à celui qui vit

L’insondable s’y coule, calé en espiègle

Petit rien tenant du Tout.

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